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Madame R (poème)

De la nuit nègre et mal aimée

Comme le noir de ces chiens

Qui luisent et feignent la morsure

Je me retire du péché

Et de ces joyeux bohémiens

Où semble sourire la luxure


C’est une pluie qui fond en larmes

Sur l’encre vaine des mots doux

Reste le corps éparpillé

De ce poème tranchant de l’âme

Où geint la vierge de Padoue

Dans le bois sombre d’un noyer


Vertueuse et sale de ces mots

La foule agite sa carrure

Agenouillée comme une enfant

J’entends les cris pontificaux

Brûler mon cœur et ses dorures

De l’avoir trouvé ravissant


Je l’avalerai l’œil bavard

Le dénudant jusqu’à ses pieds

Frôlant l’obscène et le prie-dieu

Son jonc croissant de Zanzibar

S’aventurant en mon guêpier

Se réjouira d’être précieux

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