Libertinage sur site
« Il y a quelque chose de pourri dans le royaume du Danemark. » me dit Hamlet75 entre deux partouzes chez Claudius. Alors que deux mâles Alpha me proposaient la bagatelle comme on pisse pour marquer son territoire.
Shakespeare la belle affaire ! Sur les sites échangistes, le tragique côtoie la folie avec une persistance qui touche au sublime. Une pornographie des sens, à qui veut fuir son lit douillé pour quelques agapes franchouillardes sur fond de cacahuètes et dont la teneur en érotisme ne saurait déplaire à un bestiau de ferme. Hier encore, une soumise léchait des choux à la crème à même le sol sous le regard conquis de spectateurs qui l'invitaient élégamment à se les mettre dans le fion...
Mais que fais-tu dans ce merdier, me direz-vous ? Toi qui t'prend pour la reine des pommes en villégiature chez les gueux.
Eh ben faut croire que j'aime la bouse et l'étalage consumériste d'une clientèle pas comme il faut. Que voulez-vous, la vulgarité m'intrigue comme quand, gamine au bar, je voyais les pochetrons s’enorgueillir d'être les rois du monde.
Ces kilos de chairs qui s'entrelacent pour oublier les jours pluvieux et ceux qu'éructent toutes leurs insultes en sirotant le cul des autres, me font plaisir à écouter tant je suis chaste et bien élevée.
Sale bourgeoise! Entends-je. Que tchi !! J'ai nagé dans le PMU parental à servir des coups à des lascars qu'avaient plus de considération pour les juments que pour l'humanité.
Alors pt'être bien qu'la joliesse me lasse, que les doux rêves en forme de cœur ont le bon goût de m’ennuyer, que j'aime quand ça dérive loin des beautés de carte postale. C'est bien navrant mais intrigant quand ça déconne du ciboulot, quand on me prend pour une chinetoque qu'aurait l'vagin bien plus serré, quand un vomi de bonnes gens traitent de pute un trou qui passe ou quand un couple fait son choix comme on achète une paire de pompes.
Je me sens bien dans cette enceinte où les névroses se font sexuelles, où dans l'annonce d'un autochtone se devine toute sa petite vie frayant son chemin jusqu'à l'orgasme.
Reste que je dois être pas bien claire, à regarder tous ces fantasmes dégouliner sur mon écran, comme on materait un rite vaudou dont la culture nous échappe. Voilà pourquoi, de loin en loin, je m'informe de ce barnum à sodomite, attendant l'heure où l'improbable viendra fleurir mon intellect
Sur ce, je vous laisse, j'ai chant tibétain en milieu hostile
Le tragique croise aussi le fer avec le comique et l'absurde pour ceux qui savent prendre ne serait ce que l'ombre d'un demi pas de recul sur cette folie ambiante.
A n'en point douter Madame Arc-en-ciel porte dignement sa couronne du haut d'un trône qu'elle s'est fabriquée elle-même avec raffinement, pourvu de quelques ornements de (très) bons mots et d'une mosaïque d'images, le cou tenu bien droit, le menton relevé sans pédanterie, la main souple et l'œil espiègle, où elle contemple le gouffre et l'immondice grotesque de la lasciveté humaine derrière une paroi de verre. Un verre qui ne saurait se briser pour l'atteindre et l'entailler? De quelle manière cela pervertit son imaginaire ? Elle connait le tragique car elle…