Tandis que les sexes s'opposent vainement, que des princesses aux culs légers se trouvent persécutées de n'avoir que «ça va?» à se mettre ici-bas, que des mâles embouchés s'exercent à l'insulte d'une voix de contre-ut. Moi, je fume du nichon à baiser sans déroute.
A voir en l'autre un emmerdant, plus qu'un ennemi de classe mais bien celui de sexe, la chair en devient triste et biaise nos désirs jusqu'à nous rendre anxieux.
J'entends sur quelques ondes, des femmes volontaires indiquer sans trembler que le patriarcat bousillerait nos ébats. Si l'on s'entend sans mal à dénommer comme brute (et le mot est bien tendre) celui qui, après coup, s’octroierait tous les droits en désignant « putain » celle qu'il vient de « niquer » et si les pornophiles se voient souvent en roi d'un rut sans caméra. Jamais en ma tanière je ne me féliciterai de pester contre un homme qui brandirait son dard vers mon con capiteux.
Pourtant, s'il ne faut probablement pas plus d'intelligence pour bouillaver une gueuze que pour taper dans un ballon, il en est autrement du discours affectueux à donner à nos ouïes quand un homme surpris s'extasie sur nos corps au sortir de nos cuisses.
Le regret se joue là, alors qu'attentive nous savons par nos mots faciliter l'ego de vos envies viriles, il est parfois des mâles qui mitraillent leur fantasme de faire d'une femme une chienne quand elle se verrait chatte.
On en voit par centaines éructer en tribune lors d'exhib insolites. Alors la dame en cam se rhabille tout de go ou vitupère de trop pour assagir la foule au sortir de sa moule. Serait-il impossible que sur vos saints claviers surgissent des mots doux auxquels nous arrimer pour mieux vous épater?
Quel est donc ce projet de nous voir en salope dès qu'un sein dénudé s'offre aux yeux excités?
Ils ne sont pas légion, tout du moins je l'espère, mais ils vocifèrent autant qu'un Zemourien dans une jungle à Calais. On me dira, bien sûr, que parmi toutes ces femmes, certaines ont volonté d'être aimées dans la boue, que le cul a des vices que la morale réprouve et que bien des amants sont en droit de s'aimer dans une fange à mots laids. A cela rien à dire, sinon de raffûter tous ceux qui, dans l'élan, se voudraient trop braillants.
Alors toutes les chagattes s'en trouveraient réunies dans un monde accompli et mouilleraient aux mots des baiseurs anoblis. Ce jour-là mon cochon, je ne serai plus féministe et j'arracherai les dents aux poules imbéciles....
Peinture Sigmar Polke
Comentarios